Déguster un vieux Porto reste et doit rester un moment rare. Ces bouteilles au potentiel de garde sans limite sont autant d’occasions de nous remémorer nos racines, notre histoire.
En 1900, l’exposition universelle de Paris organisée entre la place de la Concorde et le Champs-de-Mars, accueille des pavillons somptueux. Elle rend hommage au siècle qui s’achève et célèbre le nouveau qui s’annonce riche en découvertes et en progrès techniques. C’est également l’année de naissance du guide Michelin, précieux compagnon des automobilistes gourmands. Au Portugal, l’année est marquée par la naissance de José Maria Eça de Queiros, célèbre conteur et diplomate.
Le Porto Wiese and Krohn 1900 revêt une magnifique robe ambrée, parée de reflets bistre. Au nez, l’amande amère et la noix verte lui confèrent une incroyable fraîcheur. En bouche, l’attaque est vive, la sensation tactile précise et ronde à la fois. La noisette grillée, la noix et le café se disputent la première place en notre palais. Quelle longueur mes amis ! Ce vin est étonnant de vivacité !
Quelques dizaines d’années plus tôt, le mois d’avril 1834 est marqué par un épisode sanglant à Lyon : la seconde révolte des canuts dans les quartiers de la Guillotière et de la Croix-Rousse. Au Portugal à la même période, la convention d’Evamorente met fin à la guerre civile portugaise.
Le Porto Wiese and Krohn 1834 présente une robe tuilée foncée. Au nez, on distingue successivement la noix, l’amande amère et les notes fumées. En bouche, le vin est plus massif et puissant que son descendant, peut-être moins fin. Mais quelle jeunesse pour un breuvage de 179 ans d’âge… Il tient debout et défie sans rougir la superbe tarte au chocolat amer maison. Un grand moment de vin et d’histoire.